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L’Affaire Batho : Politique 2.0 et story-telling

Le limogeage de Delphine Batho restera dans les annales de la politique française comme un parfait exemple de ce que peut devenir la politique 2.0 poussée à son paroxysme.

La chronologie détaillée des évènements est disponible dans le dossier spécial de LCP, ici.

Tout commence par une interview sur RTL au cours de laquelle la ministre qualifie le budget de son ministère de « mauvais ».  L’après-midi même, en pleine questions au gouvernement, la ministre est convoquée à Matignon. Le service com’ de Matignon donne l’info en temps réel sur Twitter ! On apprendra très rapidement que l’Elysée à mis fin aux fonctions de Delphine Batho. Le lendemain, lors de la passation de pouvoirs, nouveau coup de théatre, la désormais ex-ministre annonce une conférence de presse le lendemain, pour clarifier les circonstances de son départ.

Cette conférence de presse se déroulera en deux séquences. Première séquence, dans sa déclation initiale, Delphine Batho présente sa propre défense, et se livre à une attaque en règle du fonctionnement interne du gouvernement : problème de gouvernance, manque de collégialité, manque de solidarité entre ministres… Deuxième séquence, l’ex-ministre répond de façon assez précise aux questions des journalistes, allant jusqu’à sous-entendre un complot dont elle aurait été victime.

En deux jours, on aura ainsi assisté au début d’un nouvel age de la politique : une ex-ministre,  jugée plutôt effacée lorsque qu’elle était en poste, devient immédiatement une « star » des médias lorsque qu’elle est limogée…

Lorsqu’on décide d’entrer en politique, il faut savoir soigner sa sortie.

 



La Com’ de Crise selon Bernard Tapie

Bernard Tapie s’est livré ce soir au JT de France 2 à un remarquable exercice de communication de crise.

Très bien préparé, n’utilisant que très peu ses notes, brandissant au moment opportun des éléments sous le nez de David Pujadas, il a pu décliner SA vérité, et a parfaitement résisté à un interviewer qui se voulait sans concession. Il n’a éludé aucune question génante, passant successivement du registre technique et factuel à un registre plus personnel, prenant fréquemment les Francais à témoin. Du grand art. On est à des années lumière de la fameuse interview de DSK, formatée par des conseillers  peu scrupuleux, et qui s’est avérée être un « copié-collé » indigne de l’acte de contrition de Bill Cliton.